Comment traiter ce qui, dans chaque sujet autiste, résiste à toute intervention directe des professionnels qui sont en charge de lui?

Amaia Hervás a été invitée à participer dans la table ronde sur l’évidence scientifique dans les diagnostiques et traitements dans l’adolescence et l’âge adulte, table prévu pour le Forum International sur l’autisme du prochain 7 avril, et elle a répondu avec la lettre que nous publions dans ce cahier.

Amaia Hervás est psychiatre, chef de l’unité de santé mental infanto-juvénile de  l’Hôpital Universitaire Mutúa de Terrassa, et elle est l’actuelle responsable de la formation des professionnels des Centres de Santé Mentale infanto-juvénile et des Centres de développement et attention précoce de Catalunya, et en ce qui concerne les tests de diagnostic pour l’autisme.

Sa défense de ces tests pour l’enfance est fondée sur une conception des causes de l’autisme, et à partir de là elle propose des méthodes cognitivo–comportementaux pour le traitement des enfants autistes. Mais on ne connaît pas quelle est sa proposition pour l’adolescence et l’âge adulte, surtout pour ces cas qui ne répondent pas aux techniques de rééducation. Dans sa réponse, son invitation au dialogue entre professionnels et différentes approches sur l’autisme nous permet d’attendre d’une autre occasion pour converser avec elle sur ce sujet.

Comment traiter ce qui, dans chaque sujet autiste, résiste à toute intervention directe des professionnels qui sont en charge de lui? Les politiques qui essayent de réguler les modèles éducatifs, de santé et sociaux, dans quelques pays, promeuvent une législation sur des sujets tels que l’autisme, sans un débat rigoureux entre professionnels.

Par ailleurs, la recherche scientifique sur l’étiologie est souvent employée comme alibi pour éviter des débats et des complexités.

C’est pour cela que nous avons invité M. Antoni Dedeu, directeur de AQuAs, l’Agence de qualité et évaluation sanitaire de Catalunya, qui a bien voulu accepter notre invitation et qui en conséquence participera dans la table ronde sur l’évidence scientifique dans les recherches sur l’autisme.

En fait, c’est cet agence qui en 2010 a diffusé un rapport sur la « Connaissance scientifique sur la détection, le diagnostique et le traitement du Trouble du Spectre Autistique », dans lequel on trouve la conclusion suivante:

« En ce qui concerne l’efficience/efficacité/sécurité des différents interventions non pharmacologiques, l’évidence scientifique est faible. Il y a une grande variété des interventions, dont certaines ont démontré son efficacité par rapport à certaine symptomatologie. Cependant, il n’y a pas d’évidence scientifique suffisante de son efficacité. »

Sept ans plus tard, le Département de santé de la Generalitat de Catalunya a demandé à cette agence (AQuAs) un nouvel rapport, afin de vérifier s’il y a aujourd’hui plus d’évidence scientifique sur ce sujet. Nous discuterons avec M. Dedeu sur cette question, après de le remercier sa générosité à dialoguer avec nous sur la célèbre « évidence scientifique », une expression utilisée dans la bataille de l’autisme dans divers pays, que ne fait pas toujours honneur a la science que nous attendons.

Traduction: María Romés